10 août 2022
Sont considérés comme associés : les Partners, Senior Partners, Senior Advisors, Directeurs et Directeurs Senior chez McKinsey, BCG et Bain. Chaque associé listé est lié à un bureau. Toutes les formations diplômantes de chacun d’entre eux (licences, masters et doctorats) sont référencées.
Ainsi, l’étude couvre 58 états. Pour l’analyse, ces états ont été rassemblés en clusters par proximité territoriale et similarités historiques et économiques.
Les 13 clusters étudiés :
L’Europe centrale selon la définition de Milan Kundera : Hongrie, Autriche, République Tchèque, Slovaquie, Pologne ;
Proche Orient : Égypte, Israël, Palestine, Liban, Syrie, Jordanie, Turquie, Irak et Chypre ;
L’Europe de l’Est selon sa définition restrictive : Russie, Biélorussie et Ukraine, complétée de la Moldavie, du Kazakhstan, des pays du Caucase (Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan) et des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ;
Les Balkans selon la définition géographique : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Grèce, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Croatie, Serbie, Slovénie, Roumanie. L’Italie et la Turquie sont exclus de ce cluster même s’ils possèdent une partie de leur territoire sur cette zone ;
Scandinavie définie par les états membre du conseil nordique de 1952 : Islande, Norvège, Suède, Finlande et Danemark ;
Maghreb défini comme les membres de l’union du Maghreb arabe : Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Tunisie, Lybie et Mauritanie ;
Benelux basé sur le traité Benelux de 1944 : Belgique, Pays-Bas et Luxembourg ;
La péninsule ibérique : Espagne et Portugal ;
Les îles britanniques : Royaume-Uni et Irlande ;
L’Italie, l’Allemagne, la France et la Suisse sont considérés comme des clusters indépendants ;
Les micro-états sont exclus de l’études : Vatican, Andorre, Lichtenstein, Monaco, Saint-Marin et Malte.
De plus, 24 % des associés ont choisi d’aller passer des diplômes en dehors de l’Europe et 7 % n’ont aucun diplôme d’établissements européens.
Par ailleurs, relativement à leur taille, certains pays démontrent une forte performance de leur système éducatif. La Suisse dépasse notamment tous les autres pays européens avec un taux de diplômés par million d’habitants très élevé. Ces surperformances sont dues à deux effets :
1. L’internationalisation des universités, avec pour objectif d’attirer les meilleurs étudiants étrangers : Cela se manifeste par des institutions visibles à l’international avec une offre de formations harmonisée avec les standards internationaux (Bachelor, Master of Science, MBA, …) et par le fait qu’une grande partie des enseignements soit dispensée en anglais.
C’est le cas du Benelux, des îles britanniques ou de la Suisse avec des institutions comme University of Cambridge, University of Oxford, ETH Zürich, KU Leuven, Erasmus Universiteit Rotterdam.
2. La préparation de haut niveau avant l’entrée en université ou en école : Les pays scandinaves se démarquent ainsi par des systèmes secondaires très performants. Le Danemark, la Suède et la Finlande sont tous trois classés dans le Top 5 des pays étudiés, en score cumulé compréhension écrite et mathématiques PISA.
D’autres pays se distinguent par un enseignement supérieur atypique et exigeant. C’est le cas du système de classe préparatoire français développant une importante capacité à travailler et une plus forte homogénéité des profils dans les écoles.
Les États-Unis totalisent 271 diplômés exerçant au statut d’associé dans un bureau européen et sont la troisième nation pour ce qui est du nombre brut de diplômés. Cela démontre l’attractivité du système américain au-delà de son continent, et ce grâce à la réputation internationale de ses plus grandes universités. Au-delà des programmes de Master of Business Administration (MBA) proposés par les universités les plus reconnues tels que ceux de la Harvard Business School, Wharton School, Columbia Business School ou Kellogg School of Management qui comptent parmi les formations les plus choisies par les associés européens, certains ont choisi des études plus variées et moins ciblées vers le conseil en stratégie comme des Master in Public Policy (MPP) ou des Master of Science (MSc).
Près de 40 % des associés en Europe sont diplômés d’un MBA. Cependant, en fonction des pays, ce ratio n’est pas le même et varie significativement.
Si la péninsule ibérique et le proche orient dépassent les 70 % de diplômés de MBA, à l’inverse, les bureaux présents en Allemagne et dans les pays scandinaves ont un taux de récipiendaires de MBA inférieur à 20 %.
Plus de 20 % des associés sont en possession d’un doctorat, mais l’importance et l’intérêt d’un doctorat pour les cabinets de conseil est très hétérogène en fonction des pays : si le nombre de détenteurs excède les 50 % en Autriche et en Allemagne, celui-ci reste contenu à moins de 5 % dans les pays du Sud (Maghreb, France, proche orient, péninsule ibérique et Italie).
Finalement, le conseil en stratégie démontre son niveau d’exigence par le niveau de formation de ses cadres. Près de 60 % d’entre eux ont effectué un MBA ou un doctorat.
Les diplômés d’écoles françaises ont moins besoin de compléter leur diplôme initial pour accéder au statut d’associé dans les grands cabinets.
Des associés issus d’écoles proposant des formations très sélectives de niveau master à l’instar de l’École Polytechnique, Bocconi Università ou HEC Paris. Ces associés ne suivent pas, en général, de formations complémentaires. Deux majeures d’enseignement sont principalement associées à ce modèle de formation : l’Ingénierie et le Management.
Si ce modèle est particulièrement répandu en France et en Italie, de nombreux pays européens ont vu naitre des écoles sur ce modèle (principalement des écoles de commerce).
WHU-Otto Beisheim School of Management en Allemagne proposant un nombre de programmes de Master of Science restreint et des critères d’admission très sélectifs. Mais aussi, Cophenhagen Business School au Danemark, Stockholm School of Economics en Suède ou WU Wien en Autriche.
Des associés issus d’universités de grandes tailles et ayant généralement fait leurs études dans un seul établissement, de la licence au doctorat. Près de 70 % des associés ayant fait leurs études uniquement en Allemagne ont obtenu un doctorat à l’issu de celles-ci. A l’instar du modèle latin, la grande majorité des récipiendaires de doctorat en Allemagne ont soutenu une thèse en management / économie ou en ingénierie.
Par ailleurs, ce modèle est répandu dans toute l’Europe avec de grandes universités pluridisciplinaires, notamment dans le Benelux avec KU Leuven et en Suisse avec l’ETH Zurich.
Education basée sur des institutions universelles dont les anciens élèves sont issus d’une grande variété de spécialité (Histoire, Droit, Sciences Politique, Ingénierie, Sciences Naturelles, Médecine, …). Ces universités proposent tous les enseignements et leurs formations ne sont en générale pas complétées par un MBA ou un PhD.
De plus, ces universités s’avèrent attractives pour les étudiants ayant commencé leurs études dans d’autres pays et qui souhaitent compléter leur cursus avec une formation de master ou de doctorat.
Ce modèle est mené par les deux principales universités anglaises : University of Oxford et University of Cambridge.
D’une part, le MBA est une formation créée aux États-Unis par Harvard University en 1908. Cette formation s’est largement développée tout au long du XXème siècle outre atlantique, devenant la formation majeure post-bachelor. Le premier MBA européen fut dispensé par l’Institut Européen d’Administration des Affaires (INSEAD) en 1957, il a été fondé par des anciens étudiants et professeurs de la Harvard Business School sur le même modèle.
D’autre part, si la qualité d’enseignement rentre en compte dans l’évaluation des MBA, leur principal argument est le réseau d’anciens, ce qui cumulé à l’effet historique et à la spécialisation dans cette formation des écoles de commerce américaines, amène à une surperformance de ces-dernières dans le monde.
On retrouve dans les institutions avec les plus hauts scores, les meilleures écoles selon DAUR-rankings (HEC, Oxford, Cambridge, Bocconi, St. Gallen, LSE, ESSEC, CBS) toutes les huit classées dans le top 10 des écoles de commerce européennes 2020 (https://www.daur-rankings.com/rankings/business_school/2020).
Le Royaume-Uni présente un déséquilibre marqué dans son offre de formation. Les University of Oxford et University of Cambridge sont parmi les leaders européennes dans tous les domaines. En moindre mesure, le MBA de la London Business School et les formations initiales de la London School of Economics montrent aussi de bons résultats. Cependant, les autres institutions britanniques apparaissent beaucoup plus en retrait.
En plaçant 5 institutions dans le top 10, la France démontre que le modèle des classes préparatoires et d’intégration sur concours est gage d’un haut niveau de formation et de débouchés de qualité.
Les écoles d’ingénieurs ont tendance à supplanter les écoles de commerce malgré un taux plus fort d’étudiant se destinant aux métiers du conseil dans les grandes écoles de commerce (taux, non pris en compte dans l’étude). Plus précisément, les écoles les plus spécialisées avec un haut niveau technique ont tendance à être mieux classées que les écoles généralistes. En particulier les écoles du concours Mines-Ponts, réputées pour former des ingénieurs de haut niveau technique qui sont toutes classées (à l’exception de l’IMT Atlantique) et parmi elles une surperformance des écoles spécialisées : Mines Paris - PSL, École des Ponts ParisTech, Télécom Paris et ENSTA Paris.
Le top 7 des diplômes d’ingénieur de ce classement sont aussi classés parmi les 8 meilleures formations d’ingénieurs de France selon DAUR (https://www.daur-rankings.com/rankings/engineering_school/2022).
Enfin, si l’INSEAD est en volume, la meilleure formation pour faire du conseil en stratégie en Europe, le Corps des Mines surpasse l’institut d’administration en nombre d’associés formés relativement à la taille des promotions, en n’étant de plus pas dédié au conseil.
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